Anaglyphes

La projection anaglyphique, est une technique cinématographique, arrivée en salle en 1936 grâce à Louis Lumière.

Comment les anaglyphes fonctionnent-ils ?

Les lunettes anaglyphes sont composées de deux filtres colorés, l'un rouge (placé devant l'œil gauche) l'autre cyan (devant l'œil droit).

Après plusieurs essaies d'images anaglyphes à partir du logiciel Gimp ( Galerie d'anaglyphes ) , avons rapproché les anaglyphes au principe de synthèse soustractive. En effet, le filtre rouge absorbe les radiations "bleues" et "vertes". Ce sont les mêmes radiations qui composent la couleur cyan.




Le cyan de l'image est absorbé par le filtre rouge et aucune lumière ne parvient jusqu'à l'oeil : l'individu perçoit alors du noir. A partir de cette combinaison entre un filtre de couleur complémentaire et un filtre de couleur primaire on observe que CYAN+ROUGE=NOIR.

Ce même principe s'applique aux anaglyphes : On donne un impression de relief aux images grâce à une reproduction de la synthèse soustractive avec le matériel, ici cinématographique.
-Les caméras avec des verres teintés différents, en général rouge pour le verre gauche et cyan (bleu+vert) pour le verre de droite, donnent au rayon lumineux les traversant l'apparence de la couleur du verre teinté.
-Les lunettes 3D utilisées pour voir le relief correspondront donc aux verres, c'est à dire généralement un filtre rouge pour le verre de gauche et un filtre cyan pour le verre de droite.

L'image rouge est "éliminée" par le filtre cyan de la partie droite des lunettes, et devient alors presque noire, tandis que l'image cyan devient très claire : l'œil droit correspondant ne voit alors que l'image de droite. Il se passe exactement l'inverse pour l'œil gauche qui ne voit que l'image de gauche par effet de contraste. Ainsi, chaque œil reçoit une image différente et le relief est perçu.


Le choix des filtres des lunettes doit donc correspondre à la décomposition des couleurs utilisées pour former l'image, d'autres combinaisons de filtres sont alors possibles, comme le vert avec le magenta (rouge+bleu) ou bien le jaune et le bleu. Au contraire, un filtre jaune n'est pas compatible avec un filtre rouge par exemple.

Parfaitement adaptée à la stéréoscopie en numérique, cette technique peu onéreuse (se limitant aux lunettes anaglyphiques) facilite le passage de la 2D à la 3D par sa simplicité.
Cependant, les couleurs du sujet initial avec les anaglyphes en couleurs ne pas toujours exactement respectées: certaines couleurs passent mal. C'est le cas du rouge et du bleu foncé. De plus, cette technique est éprouvante pour les yeux :  après une utilisation prolongée, certains utilisateurs ressentent des maux de tête.

Aujourd'hui, l'anaglyphe est un procédé bien utilisé en salle, comprenant une découpe du spectre plus sophistiqué que la simple sélection de couleurs complémentaires utilisée au début de la création de cette méthode, et nécessite donc une plus grande précision.

Afin de corriger les inconvénients des analgyphes, la méthode est perfectionnée, comme par exemple avec l'apparition de la Variante Infitec. Cette technique nécessite deux projecteurs normaux avec devant chacun un filtre Infitec, un ecran blanc et des lunettes spéciales correspondant (DOLBY 3D). Ce qui diffère de l'ancienne technique, c'est le nombre de couleurs utilisées pour chaque oeil. En effet, il s'agit d'un filtrage tricolore (RVB) pour chaque œil : R1 V1 et B1 pour le premier, R2 V2 et B2 pour le second. L'utilisateur ne percevra pas les différences entre les couleurs tant elle sont faibles. Ainsi, cette technique élimine le principal défaut des anaglyphes, le mauvais rendu de certaines couleurs.